Lors de ma première année sabbatique (working holiday visa en Australie), j’ai eu la chance de vivre avec une communauté aborigène. En 2011, l’idée d’AnneesSabbatiques.com ne germait pas encore dans mon esprit mais je sentais déjà que les expériences que je vivais méritaient d’être notées. Cinq ans plus tard, je vous partage un extrait de mon carnet de voyage : le récit de ma rencontre avec les aborigènes d’Australie en permis vacances-travail.
Extraits:
Me voilà à Halls Creek, un minuscule village perdu en plein cœur du désert de l’Australie occidentale. Je passe la soirée dans la maison d’une australienne aborigène dont on m’avait donné le contact. Après 7 mois passés dans ce pays en visa working holiday, j’y rencontre enfin plusieurs aborigènes dont un homme calme et silencieux, assis auprès du feu ; Razak. Il constate mon intérêt pour les techniques de chasse aborigène, et m’annonce : « Tomorrow, I take you to my home » ! Mon hôte nous regarde, le sourire en coin, et pour ma part, ce n’est que le lendemain que je comprends : je vais me rendre dans une communauté aborigène !
[bctt tweet=”L’Australie, un des rares pays où l’on peut encore rencontrer des communautés aborigènes”]
La première chose que je vois lors de mon entrée dans le village est un panneau qui indique : « FROG HOLLOW – ABORIGINAL COMMUNITY – RESTRICTED ACCESS ». Cela me permet de réaliser l’énorme chance que j’ai car ces « mini villages » sont strictement réservés aux membres de leur communauté. Tout personne n’en faisant pas partie doit demander une autorisation spéciale au gouvernement Australien pour y entrer.

J’arrive dans le village de Frog Hollow, et je l’avoue : j’ai une petite déception. Personne ne dort dans des huttes ou ne danse à moitié nu autour d’un feu comme je me l’imaginais… J’y découvre plutôt une communauté à moitié assimilée vivant dans des maisons construites et financées par le gouvernement, dont celle de Razak où je finis par séjourner près d’une semaine. Dans son jardin, il n’est pas anormal de trouver une jambe de vache trainant à coté du jouet des enfants. La maison est équipée d’une cuisine (bien qu’ils cuisent la majorité de leurs plats sur le feu à l’extérieur), d’une salle de bain (nettoyée sans doute 1 ou 2 fois par an), et la cerise sur le gâteau : d’une télévision. Nous vivons dedans alors à 8 avec Razak et sa famille.



Après 5 jours, comme promis, nous partons à la recherche de notre « viande gratuite ». Non pas avec des cailloux et des branches, comme on me l’avait expliqué, mais bien avec des 4X4 et des fusils ! Nous sommes dix, et on ne trouve que des petits kangourous. Aucunes vaches à l’horizon… On finit par boire des bières et tirer sur des canettes et des arbres. C’était quand même marrant !


Je passe une semaine dans cette communauté « Gidja ». J’y rencontre des « sangs purs », de descendance 100% aborigène, des sangs mêlés et découvre un monde où personne ne porte de montre ni ne se soucie du temps. Durant cette semaine je flâne entre l’école du village, la maison de Razak, et les villages des alentours… Petit à petit, je commence à comprendre une infime partie de leur culture et traditions ; l’importance primordiale accordée à la famille (l’oncle est considéré comme un père, les cousins comme des frères, etc.), l’attachement porté à la nature, le temps des rêves et les explications tragiques de la génération volée.
Je voyage seul, loin et chez moi, et beaucoup d’entre eux ne me comprennent pas ou me prennent pour un demeuré. Pour eux voyager et vivre loin de sa famille et de sa terre est inconcevable. L’homme appartient à sa terre et ne la quitte pas.
Extraits de mon carnet de voyage, 2011.

Excellent récit Raphael. On passe vraiment à côté de quelque chose quand on vit pour le travail, toujours à cran sur l’heure qu’il est… Un grand merci
salut ! je commence une année sabatique, et j’aimerais savoir si tu connais des sites, ou des communautées ou trouver du volontariat (par exemple) il y’a tellement de choix je sais pas trop discerner es arnaques des belles propositions. :)
Bonjour,
Nous venons justement de mettre en ligne notre nouvel annuaire des organismes. Tu peux consulter les sites et organisations pour ton volontariat via ce lien: https://anneessabbatiques.com/?geodir_search=1&_=KmpQo&as_willing=&as_lang=&as_looking_for=2.
Nous rajoutons constamment des nouveaux organismes, donc n’hésite pas à y retourner d’ici quelques semaines.
Cordialement,
Raphael
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un grand merci pour ce partage qui nous permet de voyager sans se déplacer et se connecter aux êtres proches de leur vraie nature, celle qui manque trop à tous ces organisateurs assoiffés de domination…
j’admire ces gens et leur envoie beaucoup d’amour.